HISTORIQUE

Recherches et écriture par notre licenciée cyclo Mélina. Merci à elle


 

C'est en 1913 que naquit officiellement « La Sainte-Anne de Saint-Joachim » grâce à l'abbé Félix Blois. Mais c'est bien plus tôt, de 1890 à 1903, qu'est créée une petite troupe de musiciens composée de joueurs de tambour, de clairon, de bugle et de cymbales, qui donnera l'association aujourd'hui âgée de 103 ans.

 

Présentée au sous-préfet de Saint-Nazaire par l'abbé Blois le 31 janvier 1913, l'association fut d'abord reconnue dans le journal officiel du 20 février 1913 de la manière suivante : « La Ste Anne société de patronage, gymnastique, sports, préparation militaire ». Un point à éclaircir ? Si nous retrouvons « préparation militaire » c'est bel et bien parce qu'à cette période difficile, la France se prépare à rentrer en guerre.

 

Comme dit dans la parution du journal officiel, la Sainte-Anne a regroupé de ces débuts à maintenant plusieurs sections qui, aujourd'hui ont disparues ou perdurent.

 

La première section créée au sein de l'association est la clique. Pionniers avec les gymnastes, ces membres ont été inspirés en 1913 par la troupe de musiciens qui s'était formée à la fin du 19eme siècle pour former la première section de l'histoire de l'AEP. Portant des tenues identiques à celles des gymnastes dont un bon nombre d'entre eux font parti, tout de blanc vêtus, avec ceinture noire et béret blanc à lisière bleu, ils accompagnent leur compagnons de club lors de leur compétitions. Mais ils sont aussi présent sur les différents événements de la commune, représentant fièrement la Sainte-Anne, comme lors du carnaval ou aux cérémonies. Leur dernière apparition sera remplie d'émotion et terminera magnifiquement leurs 45 ans d’existence, lors de la cérémonie d'armistice de la seconde guerre mondiale le 8 mai 1958.

 

Au même titre que la clique, la section gym est la première créée à la Sainte-Anne. Montée en 1913, la gymnastique est la section qui a donné à la Sainte-Anne sa grande notoriété. A ses débuts, la section ne possédant aucunes structures d’entraînement, devait composer avec des conditions plutôt précaires, comme avec un cercle de fer fixé entre deux arbres, servant de barres fixes. C'est alors qu'a été achetée pour l'association l'ancienne usine de fabrication de fleurs artificielles. Petite anecdote sur cette salle au plafond haut, ce plafond a été surélevé pour que les gymnastes puissent exécuter leurs mouvements à la barre fixe. La salle qui aujourd'hui accueille différents événements dans l'année avait donc avant un rôle de salle d’entraînement pour les gymnastes. La guerre passant par là, comme dans de nombreux petits villages de l'époque, de nombreux adhérents de l'association, dont le créateur, Félix Blois sont mobilisés et l'association reste inactive pendant ces années. Après 10 années d'existence et le passage d'une guerre, la gymnastique de la Sainte-Anne participe aux championnats de France à Paris, qui se soldent par un retour tragique. L'un des membres, Georges Berceger est tué lors du croisement entre le bus qui les ramenaient à Sainte-Joachim et un véhicule. Plusieurs années plus tard, en 1951, les gymnastes briérons se retrouvent engagés par erreur dans le championnat de France tenant lieux à Nantes, où les représentants de la Sainte-Anne en font briller les couleurs, mais sans revenir médaillés. Véritable école à champions, la Sainte-Anne voit en 1950, Marcel Mahé devenir champion de France des patronages, puis en 1952 à Strasbourg où il récupère son titre, qu'il conservera en 1953 à Clermont-Ferrand. Près de 50 ans après sa création, la section gymnastique s’arrêtera en 1961.

 

Troisième section de la Sainte-Anne, et culturelle cette fois-ci, le théâtre débarqua en 1919 au cœur de notre association briéronne. Comptant une trentaine d'acteurs, la section présenta une première pièce au nom de : « Le moulin du chat qui fume », suivit de « Le tampon du Capestan » ou encore de « La porteuse de pain ». La rénovation de la salle n'ayant eu lieu que quelques années plus tard, le public toujours présent en nombre aux représentations se retrouve assis sur des banc, les pieds dans le sable car la salle est utilisée en même temps par les gymnastes pour leurs entraînements. Les acteurs de cette section n'ont pas seulement joué un rôle sur les planches, mais aussi un rôle au sein de l’association. Tous portant des noms de famille purement briérons. Lucien Moyon, Joseph Olivaud, Auguste Vaillant, Joseph Mahé ou encore Fernand Fouré ont contribué à la longévité de l'association avant la guerre. Après la Seconde Guerre Mondiale, le théatre de la Sainte-Anne reparti avec de nouveaux membres et ceci jusqu'en 1964. Se représentant une fois par an, la section s'est petit à petit éteinte avant de baisser définitivement le rideau.

 

Le football, sport principalement pratiqué aujourd'hui en France fit son apparition l'année suivant celle du théâtre ; en 1920. A sa création, ils étaient deux équipes à défendre les couleurs du club, avec dans ses rangs Armand Fouré, le goal, Alphonse Mahé, Eugène Aoustin, Joseph Mahé , Fernand Fouré, Jean-Pierre Allinquant, Edmond Aoustin, Joseph Aoustin ou Joseph Moyon. Avant que le terrain du pré de la cure, qui était souvent inondé l'hiver, ne soit aménagé, les footballeurs de la Sainte-Anne devaient s’entraîner à l'extérieur de Saint-Joachim. L'A.S Briéronne, fondée à l'initiative de 4 joueurs, termine alors première du groupe de 2eme division lors du championnat 1938/1939. Anecdote de l'épopée footballistique de la Sainte-Anne, après la guerre, le vestiaire n'était autre qu'un wagon récupéré au chemin de fer du Morbihan. En 1950, c'est la grande montée pour l'A.S ! Les divisions étant différentes d’aujourd’hui, cette promotion équivaut à une montée en D.R.H ou D.S.R. Ce n'est que le début de belles péripéties pour le football briéron. Jean Louradour devient priofessionnel au sein de l'équipe de Rennes et son frère Joseph est sélectionné avec l'équipe de la Ligue de l'Ouest. S'en suit ensuite un déclin qui devra attendre les années 70 avant de se terminer. C'est tristement et après de regrettables histoires que le football quitte la Sainte-Anne pour créer le S.J.B.S (Saint-Joachim Brière Sports), qui existe toujours à ce jour et n'a cessé de prendre de l'ampleur.

 

Après avoir créé des sections sportives, en 1946 la Sainte-Anne s'est essayée à une nouvelle activité. En transformant la salle qui accueillait les gymnastes et musiciens en salle de spectacle, l'association a ouvert ses portes au cinéma. Pour la première, s'est devant une salle comble que le cinéma « Sainte-Anne » a projeté « Légion d'Honneur ». Les aménagements ce sont succèdés pour accueillir le public comme en 1953 où le hall d'entrée es construit. Saint-Joachim, à l'époque avait deux cinémas, et c'est en cette même année 1953 que la Sainte-Anne a racheté l'autre cinéma de la commune, « le Rex ». Hélas, la question de comment rentabiliser les deux cinémas dans la même commune ? C'est donc 9 ans après son rachat que le cinéma « Rex » a fermé ses portes. Pour attirer du public, le cinéma Sainte-Anne va être complètement rénové. Après 4 mois de fermeture, en octobre 1962, le cinéma fait aussi peau neuve en se renommant cinéma « Arc-en-ciel ». Après de multiples rénovations et un travail toujours plus important des bénévoles, le cinéma a fermé ses portes en 1999.

 

Auparavant réservés aux hommes, depuis sa création, les sections de la Sainte-Anne s'ouvrent pourtant peu à peu aux femmes. En 1947, grâce à Joseph Aoustin , une section gymnastique féminine est créée ; « La Jeune Brière ». C'est en 1952, 5 ans après la création de l'équipe que la trentaine de gymnaste briéronnes participent à leur première compétition, à Savenay. Savenay ne fut que le début d'une longue série de compétition jusqu'en 1957 où la « Jeune Brière » organise son premier concours départementale. La section et l'équipe prit pourtant fin en 1957 après 10 années d'existence, lors de la compétition de Chateaubriant.

 

L'année 1947 voit naître la gymnastique féminine à la Sainte-Anne, mais aussi le Basket-ball. Comme de nombreuses section qui débutent, tous les matches des basketteurs ont lieu sur la cour de l'école privée des garçons. Un an plus tard, en 1948, l'équipe senior créée l'année précédente est consolidée par la création d'une équipe junior, entraînée par Christian Olivaud. L'année 1948 est aussi l'année de l'affiliation du basket à la Sainte-Anne à la Fédération Française de Basket. 8 ans après sa création, le bureau décide construire un terrain près de la cure, qui est inauguré en mai 1956, avec les demi-finales de l'U.S.L.O (Union Sportive Loire Océan). Puis en 1963 est créée une équipe benjamine, qui contribuera a former les jeunes plus tôt au basket. Malgré tout, jusqu'à la fin des années 80, les résultats sont eu encourageants et en 1991, la section a décidé de quitter la Sainte-Anne, et joue aujourd'hui, au même titre que le foot sous les couleurs du S.J.B.S.

 

Sixième section de la Sainte-Anne et 4eme section sportive, le tennis de table arrive en 1957 à la Sainte-Anne, avec deux équipes engagées en championnat, dont l'une en première division et l'autre en promotion. La section pour la première fois une compétition, en mars 1960, avec des adversaires locaux comme Trignac, Redon ou Pontchateau. Georges Chrisotome , voisin Guersacais forma les futurs piliers de la section jeune jusqu'en …. date d’arrêt du tennis de table à la Sainte-Anne.

 

Chaque année, et comme une tradition , le week-end du 15 août, notre association organise « La Fête de la Brière ». Partant d'une idée en 1959, le projet a été réalisé en 1960 car un lieu avait été trouvé . Place mythique de la Brière et de Saint-Joachim, Fédrun était en effet et est toujours le lieu parfait pour ce moment convivial. La première édition fut malheureusement le cumul de malheureux événements ; pluie et terrain transformé en bourbier, effondrement d'une partie du podium,.... Mais dans ce malheur, les participants des jeux nautiques et briérons furent applaudis par un public courageux. La fête se déroulant sur l’île dite « capitale » de Saint-Joachim, les joueurs se retrouvent séparés en deux équipes ; « les Briérons contre le reste du monde ». Depuis toujours, la Fête propose différents jeux devenus cultes en Brière, comme la course en chaland, le jeu de la poutre, la course aux canards ou encore les vélos flotteurs. Cette Fête est aussi l’occasion de réunir les bénévoles de la Sainte-Anne, qui sans eux la Fête n’existerait pas.

 

La Sainte-Anne, adepte des repas et fêtes depuis la création de la « Fête de la Brière » organise tout les ans depuis 1981 le « Repas de boudins ». Ce repas donne l'occasion aux bénévoles anciens bénévoles et mécènes de se rassembler autour d'un repas préparé tout au long de la semaine par les membres de notre association, dont Joseph Richard, qui depuis le début est le cuisinier de ce repas. Chapeauté par la section football pendant dix ans, c'est maintenant notre section, la section cyclo avec la section marche qui en assure la responsabilité.

 

Et donc comme le dis la fameuse expression, « le meilleur est pour la fin » ! Les deux dernières sections arrivées à la Sainte-Anne sont donc la section cyclo et la section marche pédestre, toujours existantes à ce jour. La section cyclo, qui existe depuis 1975 compte à l'heure actuelle 18 membres, dont 4 femmes. La section est née de la popularité de la bicyclette, autant pour hommes, femmes et jeunes, est motivée par la balade et la découverte de lieux différents le dimanche mais aussi en semaine, et non pas par la compétition. Tous les ans depuis 1975, les cyclos de la Sainte-Anne organisent une sortie « entre Brière et Vilaine ». Depuis 2011, la section est organise sa randonnée avec la section marche du club, elle créée à l'initiative du président de la Sainte-Anne et de la femme, présidente de la section marche ; Bruno et Maud Moyon. Comptant en 2011,        22 adhérents, avec une grande majorité de femmes (17), les marcheurs briérons sont actuellement 13, dont 7 femmes.

 

« Il n'y a pas d'enthousiasme sans sagesse, ni de sagesse sans générosité » -Paul Eluard. Merci aux bénévoles, grâce à qui l'association continue à vivre depuis sa création.